• Tu montais de la gare vers le tunnel Jenner

    Je me rentrai hagard alors vers les travaux

    Tu ne me voyais pas je ne te savais là

    La file s'avança et laissa aux oiseaux

    L'instant qu'il faut

     

    Tu semblais occupée le portable à la main

    Le pas de danse léger des balais de la veille

    Je me suis demandé quelle est cette merveille

    Je pourrai m'arrêter et saisir aussitôt

    L'instant qu'il faut

     

    Le pantalon doré et les cheveux sans fin

    Comme se découpaient sur la façade grise

    Du long conservatoire à défaut de Tamise

    Le long de ce boulevard où tu allais précise

    Cherchais-tu dans le soir ou vers le lendemain

    L'instant enfin?

     

    Instant bien solitaire que te voir passer

    Sans vouloir déranger comme ceux du désert

    Je rentre bienheureux de te savoir tout près

    Le coeur réchauffé et rayonnant son feux

    Sur le chemin d'après sais-tu comme j'espère

    Cet éphémère?

     

    Cet instant pour te lire et me taire surtout

    Cet instant pour te dire qui ne viendra jamais

    Cet instant est passé comme passent les saisons 

    Un carillon résonne qu'écoute bien les fous

    Qui raconte à l'homme qui très souvent s'en fout

    L'instant de vous


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  • Chemise à nue

    Chaussure pointue

    Les pas perdus

    Au bord de mer

     

    La veste rouge

    L'ongles assortis

    Chaussure aussi

    Et la ceinture

     

    Le reste noir

    Epais brouillard

    L'un l'autre phare

    Plus rien ne bouge

     

    Murs figés

    Instant fixé

    La péllicule

    Est développée

     

    C'est la tempète

    Qui raconte

    Les mouettes

    Qui content

     

    Ce jour de fête 


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  • Elle invente Majuscule

    Une mode minuscule

    Parler de l'autre plus fort

    Que l'on parle de soi

    On ressort de son toit

    Plus petit et moins mort

    La bascule des toi

    Tu m'en diras encore

     

    Elle espère Majuscule

    Un rêve minuscule

    Met le sel dans la voix

    Oublie la tentacule

    Le verbe écrit se boit

    Quand il est en entier

    Boit donc à sa santé

    Et devient funambule

     

    Elle suppose Majuscule

    Un monde minuscule

    Qui dit très fort tout bat

    Ce qu'aucun cri n'émule

    Qui invite la voie

    D'un juste réconfort

    Cet attention de soi

    Et de l'autre plus fort

     

    Elle chante Majuscule

    Mélodie minuscule

    Elle met le grain de sable

    Et invente le silence

    De la terre arable

    Du désert des sens

     


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  • Quel affreux garnement

    M'a volé le silence

    Quel être malfaisant

    Sans aucune décence

    M'a prit ce que j'avais

    Tant d'années recherché

    Et comme le feux aux blés

    Tout partit en fumée

     

    Si je l'attrape si je le cale

    Cet incendiaire de carnaval

    J'lui f'rai passer le goût du son

    Qui vient chercher dans la mousson

    Un éternel été

    Un unisson

     

    Le voleur de silence

    Se cache dans l'éclipse

    Il n'a pas la patience

    Deux heures après s'éclipse

    La besace trop pleine

    Des peines de démences

    Ces silences sans risque

    Quand se frapper la panse

     

    Laisse le emporter

    Débordements des sens

    Qu'il ira loin porter

    Au pays des absences

    Fera le feux follet

    Et autour la danse

    Réveillera les fées

    Et les oiseaux romances


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  • Rêve du silence

    (Alexis Dendiével – printemps 2011)

     

    Sauras-tu cette histoire

    Ici et maintenant

    Tu hésites à savoir

    Un bel aboutissement

     

    Voici donc qu'un soir

    Ou plutôt un matin

    Une belle demoiselle

    Languissante dans la plaine

    Avait le cœur triste

    Instamment s'endormit

     

    Sans le vouloir vraiment

    Le rêve alors s'ouvrit

    Au détour d'un chemin

    Bientôt vers les sens

    Enlumine le matin

    Le faiseur de silence

     

    La belle allure allant

    Endimanché pourtant

    Jette à la belle une pause

    Enivrante telle la rose

     

    Terrible effet soudain

    En un temps incertain

    Mélange à l'unisson

    Mélasse des passions

     

    Embrumée dans le rêve

    Ne sachant trop que faire

    Elle demande une trêve

    Rien qu'un son qui l'apaise

     

    Alors le faiseur sortit

    Instruments et partit

    En notes étourdies

    Concerts et rhapsodies

    Où le rêve s'embarqua

    Un boléro salsa

    Trio et quatuors

    En un somptueux décors

    Rock'and roll au détour

    Accordéons tambours

    Le parfum troubadour

    Une fanfare alentour

     

    Naturellement pourtant

    Instant reprend sa place

    Sans déranger la masse

    Sans en briser le temps

     

    Ondes des milles sens

    Négation de la note

    Le faiseur de silence

    Emporte jusqu'à l'absence

     

    Soudainement s'arrête

    Insistant et guidé

    Lit le rêve et s'apprête

    Enivrante idée

    Non plus à parader

    Cela fut déjà fait

    Emporte au delà

    Des silences brisées

    En un bien beau bécarre

    Soupirs à demi

    Chansons telles des phares

    Hurlements de la nuit

    Ancre des jours blafards

    Nudité endormie

     

    Soudainement la belle

    Où est-il parti

    Ne ressent plus la peine

    S'en va vers le midi

     

    Aux beaux jours de l'été

    Un soir d'ébriété

    Xylophone essayer

    Balafon caresser

     

    Et pourquoi pas guitare

    Accordéons plus tard

    Un piano une cithare

    Xénakis écouter

     

    Juste aussi ce silence

    ouvrir la porte des sens

    Unissons et cadences

    Respirer ton absence

     

    Se souvenir du rêve

    Du faiseur de silence

    Emmenant sur la grève

    Les peines que tu penses

     

    Et

    T'aimer

     Etc 


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  • Le maître dit « écoute la naissance de la note

    Ecoute alors la voute de son envolée belle

    Alors tend l'oreille sent comme elle s'endort

    Et puis s'éteint au loin et le silence enfin

     

    Recommence l'attaque car il faut de l'attaque

    Pour ouvrir cet instant qui ne dure qu'un temps

    Il doit être intense et même souvent dense

    Mais n'oublie pas qu'il meurt la note c'est un leurre

     

    C'est le silence qui joue où l'on joue avec lui

    Il est là avant nous et repart dans la nuit

    C'est le silence qu'on cherche entre les notes de pluies

    C'est le silence aussi lui qui nous éblouie »

     

    Alors l'apprenti recommence et toujours

    Cherche la note oublie le silence alentour

    Alors l'apprenti s'illumine d'illusions

    Et dans ce tourbillon les silences s'en vont

     

    Le maître enfin se tait écoute les envolées

    Des notes dispersées de l'apprenti zélé

    Il lui offre une guimbarde et s'en va tel un barde

    Retrouver dans la nuit le silence son ami


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  • Au fil des jours sombres

    Où les torrents s'encombrent

    D'illusions du vécu

    Qui stoppent au coin des rues

    Les passions déchirantes

    Les rêves des faux culs

     

    Au fil des jours sombres

    Où de bien belles ombres

    S'accrochent aux pavés nus

    Et remontent la pente

    Espérant la venue

    De l'homme qui les hante

     

    Au fil des jours sombres

    Où le ciel enfin sombre

    En averse espérée

    Nourrira cette Terre

    Semblant désespérée

    Parmi d'autres chimères

     

    Au fil des jours sombres

    Où la nuit la pénombre 

    Et le jour agonie

    Où les contes ironies

    Racontent l'apogée

    Tous les destins brisés

     

    Au fil des jours sombres

    Met ton manteau de pluie

    Un chapeau par dessus

    Et transperce la nuit

    L'aube est à l'intérieur

    Le soleil le coeur

     

    Le chant qui s'en revient

    C'est celui des matins

    Où le rêve incertain

    S'abreuve de rosée

    Et retrouve posée

    La nature en son sein


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