• Lui

     

    Cela fait Vingt cinq ans, l'ordinateur le dit, il ne se trompe jamais.

    Vingt cinq ans … une paille, une éternité.

    Je me réveille doucement, le cocon cryogène me réchauffe lentement. Une douce chaleur à point d'heure.

    Vingt cinq ans et rien n'a changé, il me faut un café. Je l'aimais fort comme l'amour, chaud comme l'été, noir comme le jour.

    Je sors du sarcophage, j'ai du mal à marcher. Le café est prêt. Vingt cinq ans après, un café, c'est parfait.

    La mémoire me revient, la question … plus loin.

    Pourquoi maintenant?

    Le café est excellent. Merci Marcel!

    Le hublot me renvoi l'infinité obscure, une étoile au loin, rien de bien certain.

    Vertige. Je me souviens, cela est bien normal. S'allonger, ça revient, le corps, cet animal ...

    Encore un café, il est chaud, il redonne couleur à la peau.

    Vivant.

    Je me branche sur la machine à souvenir. Surprenant, elle ne m'apprend rien de bien essentiel, juste quelques détails qui ont peu d'importance. L'essentiel, le détail, quelle pensée, j'accordais surement l'essentiel au détail. Ce temps semble passé.

    Le pourquoi du départ me revient, le paris sur l'incertain.

    Mon cœur semble éteint.

    Au loin, dans le hublot, on dirait une planète.

    Qu'est-ce un jour par ici, comment nomme – t-on l'étoile?

    J'entends sur la tôle l'action des rétros fusées.

    Je consulte Marcel, l'ordinateur,  un peu de temps pour comprendre.

    Pourquoi ici, pourquoi maintenant?

    Alors, le cœur se met à battre.

    Vivant!

    Tiens, j'ai toujours le banjo.

    Un p'tit café encore, je m'y risque.

    Bien comme je pensais, bien rouillé sur les doigts.

    Pourtant ils savaient. Le corps oublie …

    Pas sur, j'ai la gaule, la GDM, comme disait mon pote philou, la Gaule Du Matin.

    Tiens, Rositta se pointe. Rositta, c'est une idée d'un copain avant mon voyage. il m'avait dit

    "Une superbe poulette robotique, qui sait y faire., ça n'est jamais inutile"

    On s'en lasse aussi, mais là, y pas photo, j'ai l'envie.

    "Tu viens chérie", qu'elle me dit,

    "Après le café", je réponds,

    Et nous voilà au lit.

    C'est presque bon

    Elle s'endort, et retourne à son chargeur.

    Je m'étire.

    Vingt cinq ans...

    Un sky, une clop, j'trouve tout, c'est fou

    J'avais bien préparé mon vaisseau.

    Manger un peu, quel est le cap?

    Je retourne au hublot, une station spatial semble la direction.

    Marcel me dit: "dans douze heure jonction"

    C'est vrai, Marcel, il il dans les pensées.

    Douze heure, ça va, c'est loin

    Le temps d'un réveil de compétition.

     


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    • le monde est à nous, mon amour

    • ça ne durera pas

    • La question n'est pas là, voit comme le coeur bat

    • Tu partiras

    • Ou toi, là je t'aime

    • Et je t'aime aussi

    • Serre moi mon amour

    • Et serre moi aussi, je t'aime

    • Te souviens-tu d'hier

    • Chut

    • Et demain vers quoi

    • re Chut … là c'est tout

    • Pas faux … là c'est nous

    • C'est fou

    • Quoi, nous?

    • Oh non, juste là

    • Pas faux

    • Serre moi

    • Tout ça tout ça

    • Chut, dis pas

    • juste un peu?

    • A l'oreille alors

    • Tout doux, comme ça

    • Oui, c'est fou

    • Pas à nous

    • c'est là pourtant

    • Alors s'aimer, je t'aime

    • Et moi pareil, en entier

    • Je pars aux rêves

    • Et je m'en vais

    • On s'vois plus loin?

    • Oui, on s'vois demain

    • Je t'embrasse

    • Je te bise, de tendres baisers

    • Plus loin

    • Là ta main

    • la tienne

    • ton sein

    • ta veine

    • je t'aime

    • nos corps disent pareil

    • Le mien s'endort

    • Le mien aussi, tout contre

    • mon coeur

    • mon amour

    La cryogénination commence son effet, et comme dit, et comme prévu par le programme, je pars avec le coeur qui bat. Marcel, l'ordinateur, me souhaite bon voyage. il a pour mission de me réveiller plus loin, en cas d'espoir. Je pars tout droit, loi d'inertie, et pour longtemps. La règle est dure, mais c'est la règle. C'est comme un demi rêve, comme s'il l'on se voyait demain, car demain c'est lundi, et lundi, ... 

     

     


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